Je peux grimper 1000m de dénivelé en 15 minutes seulement, un exploit qui prend des heures à un humain. Mes sabots agiles m’aident à bondir et escalader les pentes les plus abruptes. Je vis en groupes qu’on appelle des hardes, mais souvent les mâles adultes aiment rester solitaires une grande partie de l’année et ne rejoignent la troupe qu’à la saison du rut.

J’ai failli disparaître à cause de la chasse excessive, mais grâce à la création du Parc national des Pyrénées, ma population s’est bien rétablie : nous sommes aujourd’hui des milliers à parcourir les montagnes. Je suis le véritable acrobate des Pyrénées : mes sabots sont parfaitement adaptés pour bondir sur les roches et je peux évoluer sans crainte même sur la neige dure ou verglacée. En été, je vis à plus de 2000m d’altitude, profitant des pelouses et des éboulis, mais dès que la neige arrive, je redescends sur les pentes plus abritées ou en forêt pour continuer à trouver ma nourriture.

Mes cornes sont impressionnantes : pour les mâles, elles peuvent atteindre un mètre de long et peser jusqu’à 5 kg la paire. Elles sont recourbées vers l’arrière et chaque anneau marque une année de ma vie. Je bois très peu : la rosée du matin suffit souvent à étancher ma soif, et parfois je lèche le sel sur les rochers ou les pierres à sel destinées aux troupeaux.

Je peux vivre à toutes les altitudes, du bord de mer andalou jusqu’aux sommets à plus de 3 000 mètres dans la Sierra Nevada. J’ai été réintroduit dans les Pyrénées français où l’on compte aujourd’hui quelques centaines d’individus.

Son nom vient de ses couleurs variées.